RWA

Ne pas rater le virage : l’Europe peut reprendre la main grâce à la tokenisation et au Web3

Les systèmes actuels montrent leurs limites. La bonne nouvelle, c’est qu’elles sont en train d’être dépassées. La tokenisation des actifs du monde réel (RWA) et l’émergence d’infrastructures Web3 performantes ouvrent une fenêtre unique pour que l’Europe—et la France—reviennent dans la course du numérique. Ne la manquons pas.
Pourquoi maintenant : des signaux forts et un contexte mondial favorable

– Des projections qui changent d’échelle. Les dernières analyses sectorielles anticipent jusqu’à 2 000 Md$ d’actifs tokenisés d’ici 2028, avec une accélération sur les obligations, le crédit privé et l’immobilier. Les grands gestionnaires d’actifs confirment que la tokenisation passe de l’idée à l’exécution, soutenue par une demande institutionnelle tangible.

– Des bénéfices concrets. Règlement quasi-instantané, fractionnement de la propriété, transparence on-chain, automatisation des coupons et covenants, reporting temps réel, et accès élargi aux marchés 24/7.

– Un contexte européen qui progresse. MiCA, régime pilote DLT, identité numérique, garde et hébergement en Europe : le cadre se stabilise au moment même où l’économie réelle a besoin d’un choc d’investissement (rénovation énergétique, infrastructures, adaptation climatique…).

Où l’Europe peut gagner ? actifs réels, souveraineté et interopérabilité.

– Immobilier et transition énergétique. En France : 10 millions de passoires thermiques; en Europe: 275 Md€ annuels à mobiliser. Tokeniser ces flux, c’est créer des véhicules d’investissement transparents et traçables, avec une liquidité secondaire encadrée.

– Marchés privés et fonds tokenisés. Apporter la programmabilité et la liquidité à des classes d’actifs historiquement illiquides, tout en restant conformes aux standards européens (KYC/AML, listes blanches, gouvernance data).

– Interopérabilité et souveraineté. Construire des rails Web3 européens (identité, conformité, oracles audités, MPC) pour industrialiser les cas d’usage sans dépendance technologique structurelle.

Une feuille de route pour la France et l’UE nécessaire: passer de pilotes à l’industrialisation. Objectif: accélérer par l’usage, la commande publique et des partenariats serrés avec l’écosystème — pas en multipliant les normes.

L’Europe dispose d’atouts considérables : une base industrielle solide, un patrimoine technologique de confiance, un tissu d’entreprises innovantes… mais surtout une capacité unique à concevoir un modèle numérique fondé sur la responsabilité et la transparence. Là où d’autres avancent par la domination des plateformes, l’Europe peut devenir le moteur d’un Web3 éthique, interopérable et centré sur l’humain.
Faire des usages et des partenariats le moteur de la transformation

Priorité aux projets concrets : rénovation énergétique, infrastructures locales, financement décentralisé d’actifs réels (RWA), obligations ou microgrids. Ces cas d’usage doivent devenir les premières vitrines de l’efficacité du Web3 appliqué à l’économie réelle.

Commande publique catalyseur : intégrer des dispositifs “tokenisation” dans les marchés publics — contrats à impact, suivi des livrables on-chain, paiement à la performance — pour tirer l’innovation depuis les institutions et collectivités.

Partenariats public/privé structurants : associer banques, assureurs, startups et infrastructures Web3 européennes afin de bâtir des rails communs, sécurisés, conformes et interopérables.

Miser sur les forces européennes : vers une souveraineté numérique “par le soft” !

Les géants du Net, GAFAM en tête, ont conquis la donnée par l’usage en imposant leurs applications comme des standards de fait. L’Europe peut adopter la même logique “par le soft” en imposant ses protocoles, ses API et ses preuves cryptographiques comme socle des échanges numériques.

Pour cela, au-delà de la souveraineté des serveurs, l’Europe peut inventer celle du code et des protocoles celle des systèmes qui régiront demain nos échanges numériques et la circulation de la valeur.

En combinant excellence cryptographique, protection stricte des données personnelles (RGPD, eIDAS 2.0) et interopérabilité ouverte, l’Europe peut bâtir les fondations techniques les plus sûres du monde.

Soutenir l’innovation et encourager les prises de risques, dont pour les investisseurs au sein des deeptech et projets à impacts.

Avec un cadre juridique clair et protecteur, garantissant la vie privée, la transparence et la confiance, elle peut imposer ses standards face à la logique de “surveillance par le design” qui prévaut ailleurs.

En assumant ce rôle d’arbitre entre innovation et responsabilité, l’Europe peut devenir le leader mondial d’un numérique sûr, durable et équitable.

Europe : de la régulation à la propulsion

C’est le moment de transformer les cadres réglementaires (MiCA, DLT Pilot, eIDAS 2.0) en tremplins pour l’industrialisation en accélérant sur l’innovation et l’exécution.

En alliant innovation responsable, cadre de confiance et partenariats d’exécution, l’Europe peut redevenir le cœur des systèmes d’échange sécurisés de demain — ceux qui feront tourner la finance, l’énergie et les infrastructures numériques mondiales.

Conclusion : nous avons tout pour réussir !

Le débat n’est plus “si” la tokenisation s’imposera, mais “où” se situeront les leaders, plateformes et produits clés. L’Europe dispose d’un cadre réglementaire en consolidation, d’un besoin massif de financement réel et d’acteurs capables de livrer des infrastructures et des produits RWA crédibles. C’est maintenant que nous pouvons reprendre la main—à condition de transformer l’essai.

Sources :

  • Potential of Tokenisation and Web3 for Europe’s Digital Leadership: The article emphasizes that Europe can regain its footing in the digital economy through the development of tokenisation of real-world assets and robust Web3 infrastructure.

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Jérome JOUSSEN
CEO, DEMETER NEXUS

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